Cosey Fanni Tutti a une carrière pluridisciplinaire qui traverse plusieurs décennies de créations artistiques outre-Manche. Vous pouvez lire ici un extrait de son autobiographie Art Sexe Musique, quand le duo COUM Transmissions formé de Genesis P-Orridge et Cosey Fanni Tutti et plutôt affilié à la performance est devenu le groupe pionnier de la musique industrielle Throbbing Gristle (TG), Genesis et Cosey étant rejoints par Peter Christopherson et Chris Carter.
Lire l’articleDepuis son numéro 0, Audimat a déjà publié pas moins de quatre textes de l’Anglais Simon Reynolds. Mais celui qui va suivre a une importance particulière pour nous puisqu’il est un avant-goût de la traduction de son dernier livre, Shock & Awe : Glam Rock and Its Legacy, qui inaugure la maison d’édition que nous lançons. Nous sommes profondément fiers de cette première sortie. Bien sûr parce que Reynolds est sans doute pour nous l’un des deux ou trois plus grands critiques musicaux en activité et que ses écrits sont pour beaucoup dans ce que nous faisons avec Audimat. Mais aussi parce que cette histoire exhaustive du glam rock réussit, alors même qu’elle revient sur des artistes des sixties et seventies, à nous propulser dans une réflexion d’une actualité totale sur la culture et la société. Il y est question du genre et de sa performance, évidemment, puis, très vite, de la « queerisation » des formes instituées, de la pratique camp de l’ambiguïté et de la distanciation, et de la passion – au sens étymologique de pathos, « souffrance », « maladie » – du glamour, du fétiche, du halo, tant sonore que visuel. Shock & Awe, dont nous vous proposons donc ici de lire les premières pages, a également l’immense mérite de savoir à la fois parler aux vieux « rockistes » et aux jeunes « poptimistes » : il reprend l’histoire du rock (principalement anglais) à l’extrême fin des années 1960 afin de montrer que le genre était déjà parvenu à un seuil pour le moins problématique de maturité, et qu’il lui fallait donc entamer une cure de jouvence et de légèreté. Mais cette cure n’a pu avoir lieu, selon Reynolds, qu’en se nourrissant des innovations précisément portées par ce rock adulte qu’elle voulait contredire. Un jeu dialectique entre progrès et régression, effet immédiat et profondeur, qui guide peu ou prou tout ce qui nous stimule et nous charme dans nos explorations de critique, et que l’on trouve plus que jamais au cœur de cet ouvrage – lequel, nous l’espérons, saura capter l’attention d’un public plus large que celui des seuls mélomanes !
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