Enseignant, chercheur et compositeur, François Ribac est un spécialiste des rapports entre musique et écologie, même si le mot de spécialiste convient assez mal à son style de pensée. Il cherche en effet souvent à déconstruire le privilège des experts et les écueils d’une recherche académique à oeillères. Depuis de nombreuses années, il montre comment l’idéologie de l’innovation trouve une partie de ses appuis dans l’histoire de la musique occidentale, et comment il est difficile de comprendre la musique sans en passer par une histoire très large des technologies et des infrastructures du spectacle et de l’enregistrement. Le texte que vous allez lire fait suite à une rencontre à European Lab organisée par nos camarades de Technomaterialism. Les invités y avaient confronté leurs visions divergentes de ce que signifierait une transformation écologique du monde de la musique, et François Ribac s’y était opposé à l’horizon posé par les chartes écoresponsables, l’approche « RSE » (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et les outils informatiques pour comptabiliser « l’impact carbone » des festivals.
Alors que la fête d’automne de Lucky Cloud vient de se terminer, que l’anniversaire de David Mancuso approche et que mon invitation à la fête d’Halloween du NYC Loft vient d’arriver dans la boîte aux lettres, j’ai pensé que ce serait le moment idéal pour réfléchir à la collection de mode masculine Louis Vuitton intitulée « Fall in Love », qui a été lancée pendant l’été, et en particulier à l’affirmation de l’entreprise selon laquelle cette collection a été inspirée par David et le Loft.